Les éternelles incomprises
Je savais que seules les personnes vivant notre situation comprenaient notre mal, mais je ne pensais pas que les gens en dehors de la PMA pouvaient être très con à ce sujet.
Je vous explique.
Lundi, le journal "le parisien" titrait en une "le bilan de santé des bébés-éprouvettes". Voilà, le big titre, forcement lorsque l'on passe devant, nous (les PMAettes) ne pouvons que être attirées pour ça.
En fait une étude sur plus de 15000 enfants issus de la FIV a été menée. Il en résulte que ces enfants sont touchés par des malformations plus fréquemment que les autres bébés.
Donc je vous dis tout de suite que je ne m'entendrai pas sur ces pathologies car malgré le fait que pour certaines de celles ci, il y a deux fois plus de cas pour un bébé FIV, cela ne m'empêchera pas de continuer la PMA.
Le journal "le parisien" a pour habitude d'aller interviewer des personnes dans la rue tous les jours pour leur poser une question sur un sujet bien précis.
Donc dimanche, certains ont été abordé pour répondre à une question concernant la PMA:
" Va- t-on trop loin pour aider les parents à avoir des enfants?"
Cinq réponses ont été retenues et c'est en lisant celles ci que je me fâche et que j'ai les boules.
Je ne peux pas m'empêcher de vous les écrire.
- Femme de 42 ans:
" Non, aucun technique ne me choque. Avoir des enfants quelque soit l'anomalie, quel que soit l'âge... si la science le permet, je ne vois pas où est le problème. Pour autant, je n'aurais jamais recours à ces méthodes, par conviction. Je pense que si Dieu ne nous a pas programmés pour avoir des enfants, il ne faut pas aller contre cela. Mieux vaut se tourner vers l'adoption."
- Homme de 28 ans:
" Oui, on va trop loin. Qui dit procréation dit relation entre un homme et une femme. Sinon, on risque des dérives. Ca commence par la FIV et à présent j'entends parler de clonage....Ca me fait peur. Ainsi, dans les banques de sperme, on n'a aucune idée du traitement des échantillons. Je ne fais pas de différence: soit la méthode est naturelle, soit elle ne l'est pas."
- Homme de 53 ans:
" Pour l'instant, l'homme ne maitrise pas les progrès de la science. Il faut donc arrêter d'agir et réfléchir. Je ne suis pas pour qu'une loi interdise quoi que ce soit car il ne faut pas s'opposer à la technique ou au progrès. Mais on doit résoudre ces questions de PMA car cela pourrait être dangereux."
- Femme de 25 ans:
" Non. Je comprends le sentiment des parents qui tiennent absolument à avoir leur propre enfant. Avec l'adoption, ce n'est jamais vraiment son enfant, on ne se reconnait pas à travers lui. A partir du moment où les risques sur la santé sont maîtrisés, la science doit permettre aux parents d'avoir le choix. Après, sélectionner les gènes, c'est une conception très aryenne, ça va beaucoup trop loin."
- Homme de 22 ans:
" On est plutôt raisonnable en France. Je ne trouve pas choquant de vouloir réparer ce que la nature a mal fait, et si ça m'arrive, j'étudierai toutes les possibilités pour avoir mon propre enfant. Par contre, à partir du moment où on commence à choisir les options, c'est choquant. Mais dans tous les cas, je trouve qu'on devrait être plus informés à la fois des avancées, mais aussi des risques."
Voilà donc ces 5 témoignages.
Alors chacun ses opinions et ses convictions (religieuse ou autres) mais je suis certaine que dans ce panel, aucune de ces personnes ne vit dans le monde de la PMA, je suis sure qu'aucune de ces personnes a ce mal d'enfant qui le bouffe de l'intérieur.
Nous sommes vraiment dans un monde à part.......et nous resterons des éternelles incomprises.....
P.S.: quant à ceux qui évoquent l'adoption, cela leur parait tellement simple de prendre cette décision, alors que......